Chroniques littéraires

[Du livre au jeu] Ceux qui servent – I, Maxime Duranté & Marion Roudaut

Autrice et Auteur : Marion ROUDAUT et Maxime DURANTE
Genre : Epic Fantasy
Nombre de pages approximatif : 330
Pangar STUDIO
(Septembre 2023)
Disponible en numérique sur le site du studio – après la lecture du chapitre 1 et la création d’un compte
ainsi que sur Amazon en papier + ebook

« Le commandant Sunie Tersola doit son grade à ses victoires et ses victoires à Teli, le griffon qu’elle chevauche au combat. Le temps de la guerre est déjà loin toutefois : voilà des années qu’avec ses hommes, ils survolent la frontière pour intercepter les maraudeurs qui chercheraient à tromper leur garde. Voilà des années que personne ne se soucie plus de leur forteresse agonisante, guère plus qu’un tas de pierres en ruines au cœur des montagnes nordiques.

Lorsqu’une tempête inexplicable élimine une escadrille entière de chevaucheurs de griffons en sortie, Sunie désobéit aux ordres de son supérieur et prend immédiatement son envol avec Teli. Et si son instinct de vétéran ne l’a pas trompée, c’est un ennemi inattendu qui la surprend dans les airs – aussi inattendu que redoutable. D’autres forces semblent à l’œuvre dans le Nord… Sunie pourrait être le seul rempart entre le royaume et une menace bien plus grande que de simples pillards. »


Nouvel article, nouvelle chronique spéciale !
Vous l’aurez peut-être deviné grâce au titre de cet article, mais mon avis du jour va être un peu différent de ce que j’ai l’habitude de publier car je ne parlerai pas d’un livre seul… mais aussi d’un jeu vidéo ! 🤩

Alors certes, cela fait très, très, très longtemps que je n’avais pas fait de chronique hybride (la dernière fois était pour Noara – La dernière lune / Noara – The Conspiracy d’ATYPIQUE Studio).

Le but est simple : je vais vous partager mon retour sur le roman dans un premier temps, puis vous présenter le jeu et vous donner mon avis sur celui-ci.
Le cas du roman et du jeu de PANGAR Studio – que je remercie infiniment de m’avoir invitée à découvrir le fruit de leur travail – est d’ailleurs un peu particulier, mais vous allez voir cette spécificité juste après 🥰 (spoiler : j’ai adoré l’un et l’autre et les passerelles dessinées entre les deux !)

Mais trêve de papotage, voici donc mon retour sur les créations PANGAR Studio ✌🏼
Attendez-vous à lire du petit pavé, j’ai plein de choses à dire !

Comme toujours, j’aime commencer par faire un petit arrêt sur le quatrième de couverture. (Bon, pour le coup la couverture est très belle, soit dit en passant, mais elle me perturbe parce qu’il n’y a pas de nom dessus 😅💦)
Le résumé m’a interpellée : simple et efficace, il pose les bases de l’intrigue de nous allons suivre – un contraste entre gloire passée et ennui voire ruine actuelle, un cadre placé dans le froid, des griffons (!!), une protagoniste qui se rebelle et la promesse de menace supérieure… Je n’en demande pas plus pour être conquise !
Et pourtant. Et pourtant ! Je ne m’attendais pas, en lisant ces paragraphes, à me prendre une telle gifle en ouvrant le livre lui-même 👀

Le prologue (ou premier chapitre ? il n’a pas de dénomination paratextuelle, mais bref) nous glisse dans un événement catastrophique qui se produit en direct. Nous découvrons des chevaucheurs de griffons, on nous met dans le bain de cet univers qui crée des duos entre ces créatures fabuleuses et les Hommes. Quelques graines d’éléments sur la topographie, des ennemis, un peu d’Histoire avec la parole d’un gradé vétéran d’une guerre sont introduites. Et puis c’est la bérézina totale. La situation tourne au vinaigre. Les tableaux élégants des cavaliers et leurs montures deviennent des descriptions de l’inévitable, de l’incongru, du terrible.
Le chapitre se clôt et une impression que l’on ne nous a pas tout dit m’a titillée !

Ces premières pages seules m’ont convaincue de lire la suite : plus que le mystère qu’elles instauraient, je suis un tout petit peu tombée amoureuse de la plume. Ou plutôt : complètement 💛
L’écriture est une vraie merveille, telle que je les aime. Travaillée, imagée. Pas pompeuse ou alambiquée pour autant. Il y a un véritable jeu entre les images contrastées : douceur/violence, lumière/sombre, banal/extraordinaire. Les métaphores sont nombreuses, mais incluses comme des touches de pinceau, pour mieux nous donner à voir ce qu’il se passe, mieux saisir l’ambiance, mieux nous faire ressentir. La découverte des griffons (il en existe plusieurs races différentes !) fait rêver, il n’y a pas d’autres mots. Vraiment, j’ai profondément adoré.

J’ai surligné des citations partout, mais voici celle sur laquelle je suis tombée en premier :

Ceux qui servent – I (p39)

L’intrigue, dans sa plus grande partie, s’intéresse ensuite à Sunie Tersola, mentionnée sur la quatrième de couverture comme la jeune femme qui brave les interdits.
Elle a un caractère fort, des positions affirmées. Une pointe d’humour aussi, mais surtout une notion de l’honneur et du devoir forte. Ses décisions seront parfois louables, parfois moins ; ce ne seront pas toujours les bons choix (petit rire au passage puisque nous avons la chance de tenter d’en faire des « meilleurs » selon nos objectifs et personnalité ~mais je reviens vite sur ce point !).
J’ai été très sensible au lien qu’elle possède avec son griffon, Teli. Dans le respect mutuel, l’estime, la confiance absolue. Ces valeurs ne sont pas valables que pour eux d’eux (mais ils sont le duo le plus développé), car cette relation saine et vertueuse est la norme. L’harmonie est prisée et nécessaire – autre point que j’ai énormément aimé voir dans le roman.
Car somme toute, sous un air un tout petit rustre, Sunie a quand même quelques blessures. On apprend beaucoup de choses sur elle, mais j’ai hâte de voir de suivre les autres saisons pour voir quelles autres conséquences de ses actes et réussites elle va se dégoter…

L’intrigue progresse donc à coup d’erreurs et d’audace, récompensée ou non, et des mystères qui s’accumulent autour de Sunie et de Norrasq – la forteresse à flanc de montagne glacée. La première interrogation est celle qui naît avec le prologue/premier chapitre, mais tout une série s’y ajoute. La situation s’épaissit ; il y a des moments réflexifs, des combats et affrontements. Bref, le rythme est varié, l’intensité aussi, et je suis personnellement conquise.
Un petit mot peut-être : malgré sa taille raisonnable (300 et quelques pages), les chapitres sont… assez longs. Comme de longs épisodes. Cela ne me dérange pas, à titre personnel. Mais c’est un point à souligner éventuellement !

Des personnages tout aussi hétéroclites et éclatants s’organisent dans l’intrigue : des amis – ou plus, des soutiens – ou purs gêneurs… Il y en a un certain nombre et j’ai un peu eu du mal au début à bien me repérer (je me mélangeais les pinceaux quand on nommait quelqu’un par son prénom puis plus loin par son nom, que je n’arrivais pas à relier ahah). Le passage au visual novel augmenté de l’encyclopédie m’a beaucoup aidée !

La fin du roman nous laisse en suspend après avoir de nouveau glissé des événements déroutants…
Bref, je n’ai qu’une envie : lire la suite.
La plume magnifique, l’intensité de certains moments, le travail de fond sur les griffons (et dragons, que l’on devine, mais je ne spoilerais rien 🤐) et l’univers qu’il reste à explorer ainsi que toutes les questions (manigances ?!) qui se multiplient, le roman est indéniablement qualitatif.
Il est dense, complet, mais excellent.

Le roman peut se lire en entier de façon indépendante. C’est ce que j’ai fait dans un premier temps.
Mais le studio propose ce qu’il appelle des « aventures littéraires interactives« , une expérience transmédia immersive. [Je cite].

Capture d’écran d’un panneau de la page d’accueil du site de Pangar Studio

Autrement dit : il n’est pas uniquement proposé de lire un livre, mais aussi d’être immergé(e) au moyen de plusieurs supports/media qui sont reliés, qui s’entrecroisent.

Présentation qui accueille le visiteur sur l’Index du site permettant de découvrir l’univers

Ai-je répondu « oh oui » à ces questions ? Ai-je trépigné au paragraphe suivant ? Complètement 🤣

Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers, le visual novel allie dans son gameplay du texte et des images : un fond, un ou des personnages, des cases de dialogues avec parfois des lignes (réponses) à sélectionner et chaque choix nous fait prendre telle ou telle voie narrative.

Pangar Studio nous propose donc de jouer dans son univers, dans son histoire. Petit plus : on peut personnaliser encore un peu plus son personnage avec des « spécialités » (qui donnent des objectifs ou bonus dans notre aventure à venir).

Au fur et à mesure, on récoltera des informations qui se grefferont dans notre encyclopédie et cela complète notre lecture du roman…

Et « compléter » est le mot !

Capture d’écran de l’interface du jeu (introduction)

J’ai dare-dare créé mon compte après ma lecture (il faut créer un compte pour découvrir le premier chapitre et ensuite avoir le choix d’acheter l’ebook et débloquer le jeu 🌟) et j’ai lancé une première partie.
**A noter que si vous choisissez de vous tourner vers Amazon pour acquérir le livre (quelque soit le format, papier ou ebook), vous aurez aussi l’accès complet au jeu grâce au code contenu. Il vous faudra juste créer un compte, comme je le disais.

Bon, j’ai choisi ma carrière à rebours de ce que je prends habituellement et mine de rien j’ai pas mal assuré sur certains défis (le test de Louve ✌🏼✌🏼) et complètement raté d’autres – my bad.

Certains choix dépendent de nos aptitudes, des objets récoltés, des décisions précédentes mais aussi du hasard. Et j’ai trouvé cela très chouette ! (même si cela me dessert 90% du temps, malchanceuse que je suis)
Je n’ai fait qu’une route entière (c’est quand même assez long ! – à comprendre, il y a plusieurs chapitres, des défis divers, de l’histoire, on est vraiment gâtés) mais j’aimerais bien recommencer en partant d’un autre métier et en visant d’autres choix (et en faisant moins copain-copain pour voir 😎).

Les musiques sont très agréables à l’écoute car les transitions et boucles sont douces. Elles apportent vraiment une atmosphère particulière avec des bruits d’ambiance ou une tonalité adaptée.

On peut switcher du jeu à l’encyclopédie, voir ce que l’on a débloqué comme information et c’est l’idéal. (On en apprend plus sur certain.e.s ET sur des lieux ou objets 💯). Et la galerie est splendide… (Les griffons sont si beaux 💛)
D’ailleurs ! Le roman est intercalé avec le jeu : on lit, on avance dans le jeu ; on lit, on avance dans le jeu.
Les épisodes de jeu sont en rapport direct avec ce qu’on vient de lire, ce qui participe à l’entrelacement entre l’intrigue « neutre » (le roman et le récit à la troisième personne) et l’aventure que l’on joue (à la première personne, avec des variations dont nous sommes responsables). Sans changer l’histoire du roman, nos interventions et choix nous font effectivement entrer dans l’intrigue. Je la connaissais car j’ai commencé par lire tout le roman, mais elle prenait une autre dimension pendant et après le jeu.
La promesse d’immersion est amplement validée à mon sens !

Capture d’écran dun des « interludes » lecture sur le site du jeu (Tome 1 – Ceux qui servent)

(Car oui, la version numérique de l’histoire intégrée au jeu/site permet d’avoir des informations sur des mots, noms pendant la lecture. Pour les mémoires courtes, c’est le top, merci !)

En bref : j’ai beaucoup aimé le jeu. J’ai parfois eu de vrais dilemmes, hésité loooooontemps sur des choix (peste ou choléra ? pile ou face ?). Cela complète et enrichit profondément le roman – qui peut être autosuffisant, mais je trouve que l’expérience du jeu ajoute un vrai plus.

J’ai deux petits, minuscules, bémols techniques. Bon, je ne sais pas si j’ai la poisse, si je suis vraiment lente – ou si je me distraie trop par moment, mais j’ai plusieurs fois été déconnectée pour raison de « session expirée ». J’étais un petit peu triste de voir que mes derniers choix faits n’avaient pas été sauvegardés quand je me reconnecte et devoir les refaire. Quand c’est des choix avec résultats en lancer de dés, surtout 🙄
Aussi, j’aurais peut-être aimé que l’option « récapitulatif » ne soit pas qu’un rappel de l’objectif en cours, mais un rappel des dernières phrases lues et passées. A un moment, il y a une « énigme » de mathématique et bon, comment dire que j’ai cliqué sans m’attendre à ce qu’on doive vraiment calculer ? (j’avais pas pris de notes, oups)
Il y a la possibilité de recommencer le dialogue, mais c’est un peu frustrant, juste pour une chose mal lue.
Mais ce n’est pas très grave en soi ! Il suffit d’être un peu plus attentive que moi ? 😂

En résumé, j’ai eu le plaisir de découvrir deux vraies pépites. Le roman est une œuvre littéraire à elle seule excellente, et le jeu tient toutes ses promesses d’immersion et de découvertes inédites et approfondies. Les designs sont magnifiques, les musiques ne sont pas en reste et le gameplay est fluide et agréable. L’intrigue du visual novel qui se superpose à celle du roman est tout aussi pertinente qu’intéressante. Je n’ai rien à redire si ce n’est les deux couacs techniques que j’ai soulevés plus haut et qui sont passablement dérisoires en vérité.

Je ne connaissais pas du tout le studio mais je compte bien suivre ses prochains projets !

Et vous ? Que pensez-vous de ce tandem livre/jeu ? Vous avez envie de plonger dans cette (double)histoire de griffons ?clin-doeil-coeur
J’en profite aussi pour relayer une info : le studio organise une Lecture Commune (LC) et et des animations sur leur Discord à partir du 16 décembre 2023 ! Tout est expliqué sur leur Facebook et leur Instagram.
Vous me retrouverez sans doute dans le Discord en train de papoter 🥰

Encore mille mercis à Pangar Studio (Marion ✨) pour leur confiance !

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