Chroniques littéraires

Les Maudits de Faerywood – Tome 1, Amandine Peter

Autrice : Amandine PETER
Genre : Fantastique / Adulte
Nombre de pages approximatif : 320
Explora éditions
(2023)
Disponible sur Amazon – et la Fnac/Cultura, en librairie

« Six faes dans un manoir, tous maudits.
Privés de leurs pouvoirs, privés de leur liberté.
Tous les dix ans, une seule chance de lever le sort : rétablir la vérité.
Trouvez la malédiction qui affecte chacun d’eux.
Trouvez le nom de la personne qui les a condamnés.
Votre récompense : l’inestimable trésor des faes.

Londres, 1895.
Depuis près d’un siècle, une malédiction pèse sur les derniers faes du Royaume-Uni et les retient prisonniers des murs de leur manoir. Tous les dix ans, les plus fins esprits du pays sont invités à participer aux jeux des Maudits, dont l’objectif est de briser le mystérieux sort.
Depuis la participation aux jeux de son frère jumeau, dix ans plutôt, Everly Quinn n’a qu’une obsession : gagner à son tour son invitation sur l’île de Faerywood et découvrir pourquoi Jake n’en est jamais revenu. Avec l’aide d’une amie d’enfance, Everly tient enfin sa chance de trouver la trace de son frère, échapper à son père, et fuir l’avenir peu prestigieux réservé aux femmes de son époque.
Que cachent les faes dans leur manoir enchanté et sous leurs airs affables ? Méfiante, Everly mène son enquête malgré les pièges tendus par les autres joueurs. Hélas, sous son masque de bienséance, ses démons rôdent, et ses propres secrets risquent d’éclater au grand jour. »


2copmia Mon avis :

Nouvelle lecture, nouvelle chronique… avec un retour pour une fois un peu sucré-salé malgré moi !

Je dois dire que Les Maudits de Faerywood est une lecture qui m’a particulièrement entraînée mais qui, en refermant le livre et avec un peu de recul, me laisse étonnamment partagée.
Pour être honnête, j’ai eu besoin de temps avant de trouver comment organiser cette chronique parce que j’ai aimé ce que je lisais, mais une fois que le pacte tacite de suspension de crédibilité levé… des choses me chiffonnaient. Rien de bien méchant, mais cela a un peu joué sur mon ressentis au final, je vais m’expliquer 🙂

Déjà, je ne déroge pas à ma propre règle : les premières lignes en italique de la quatrième de couverture ont capté mon attention.
Certes, la couverture est belle, l’illustration est charmante, mais ce résumé en deux parties m’a beaucoup intriguée. Il réunit aussi ce que j’adore retrouver dans un roman : de la magie et du mystère, avec ce manoir enchanteur et ces faes maudits d’un côté, les énigmes et le frère disparu de l’autre.

Le cadre historique n’est pas pour me déplaire non plus donc je suis partie avec l’envie de passer un moment de lecture vraiment bon !

Un des éléments qui m’a plu d’emblée est le choix de la focalisation sur la protagoniste, Everly.
Parce que c’est une femme – et la chose est intéressante, je vais y revenir juste après, mais surtout parce que comme le si célèbre Sherlock Holmes, elle est un individu touché par le génie.
Littéralement. J’ai beaucoup aimé la voir toujours très réactive au moindre détail, à former des raisonnements, prendre à bras le corps les énigmes ou aller les chercher même. Son cerveau à mille à l’heure, complexe et terriblement logique est fascinant. Vraiment, j’adore !
Le séjour dans le château est d’autant plus trépidant de par sa proactivité, il y a peu de temps mort sur le plan réflexif, ce qui est appréciable.

Le revers de la médaille est que ce personnage féminin très (trop ?) intellectuelle dont l’avidité pour les casse-tête et les travaux de l’esprit est très mal vu dans le cadre du Londres de l’époque. Une femme, tout le monde le sait, c’est pour fait pour devenir une plante verte épouse, hein ? Pas jouer les détectives, ni être plus maligne qu’un homme.
Or le sous-thème lié à Mlle Everly est… l’hystérie. Ce que les hommes appelaient à l’Antiquité la maladie des êtres porteurs d’utérus, ces accès de folie ou excès de sensibilité. Bref, Everly souffre parfois de son cerveau trop agité et recourt parfois à des solutions… discutables pour paraître normale. Une contre-qualité qui permet un relief dans le personnage et sa psyché, j’aime !

Et justement, la question du paraître et du être est le second noyau de l’histoire.

Aussi, j’ai beaucoup aimé ce qui était présenté comme double atmosphère : le manoir devient un huit-clos qui mélange merveilleux, somptueux, excentricité mais aussi violence à peine voilée, non-dits et mensonges, dangers.

Les personnages sont doubles – bons, mauvais, coupables, innocents, dangereux ou au contraire inoffensifs, l’enjeu pour Everly est de savoir démêler les faux-semblants de la réalité. Rester sur ses gardes aussi, mais son tempérament flamboyant transperce régulièrement son masque sage et exemplaire – ce qui ajoute un peu de piment à certaines situations !

Les lieux sont également trompeurs, remplis de secrets qui se dévoilent petit à petit.

Pour cette raison sans doute, mon premier sentiment au terme de ma lecture a été d’être sincèrement impressionnée.
Une grande partie des révélations de ce tome m’ont surprise et j’ai trouvé l’ensemble très bien dirigé pour nous tenir en haleine et nous tomber dessus en même temps que la protagoniste, sans compte que la tension et l’ombre du danger me paraissaient bien mis en place.

J’aimais assez la direction que prenait l’enquête principale (celle touchant les faes) — car j’avoue avoir un petit moment oublié celle sur le frère. La palette des personnalités, des objectifs propres de chacun des personnages est riche, donc autre bon point pour moi !

Le roman comporte aussi une once d’érotisme, sans tabou mais pas vulgaire non plus, qui ne m’a pas dérangée. Le caractère d’Everly s’y accordait et la chose était présentée de façon cohérente avec l’autre personnage.

Pour autant, je reconnais avoir eu un faible pour un des personnages masculins (Silverson pour ne pas le nommer 🙄) et que j’adorerais voir quelque chose se passer entre Everly et lui ; ce qui, à la fin du tome, ne me semble envisageable… ? Je suis d’autant plus curieuse de lire la suite !

Je note toutefois un petit bémol : il n’a suffit que d’une dizaine de minutes après avoir reposé le livre pour que mon enthousiasme baisse sensiblement. La faute à la prise de recul.
Bien que je n’aie plus eu le nez dedans, j’ai pensé à l’intrigue après et certaines choses m’ont dérangée…

La première d’entre elles est le fait que l’arène temporelle misse en place dans le roman (= les personnages ont une limite de temps pour réussir leur objectif) n’en était pas vraiment une.
Je m’explique : l’héroïne doit réussir son enquête avant une certaine date, mais à la fin de ce tome 1, il s’est passé très très peu de temps en réalité or beaucoup d’énigmes n’en sont plus tout à fait. Ou du moins : elles sont en bonne voie de résolution (à moins d’une grosse surprise…?).

Sur ce point d’ailleurs, je me suis même rendue compte qu’un des points centraux du roman était traité sans trop d’ambiguïté. Certes soulèvent un lot d’implications nouvelles mais le suspens dans lequel on nous abandonne me semble plutôt léger ? A moins d’être une piste trompeuse… à voir donc.

Or cela m’effraie pour la suite : si cela va aussi vite pour résoudre tous ces mystères de ce huit clos, que va-t-il rester à lire ? Pas l’érotisme, quand même ? (Pourvu que non) Une confrontation plus directe avec certains antagonismes/antagonistes ? (J’espère)
J’ai avoué espérer un peu de rapprochement, oui, mais si le futur n’apporte que ça, et sans rebondissement ou enjeu spécial, j’ai peur d’être déçue… 😥

Je vais néanmoins choisir d’être optimiste et laisser sa chance à la suite, que je reste curieuse de découvrir ! (je croise juste les doigts pour un plot twist intéressant !)

N’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez ou si vous l’avez lu clin-doeil-coeur

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