Chroniques littéraires

Au-delà du Miroir, Thibault Beneytou

Auteur : Thibault Beneytou
Genre : Réécriture de conte
Nombre de pages approximatif : 300
Livresque Editions (2021)
(Réédition en autoédition en décembre 2022)
/!\ L’édition chroniquée ici est celle précédemment éditée par Livresque éd.


« Sierra, intrépide sirène, vit avec le reste de son banc dans la plus grande discrétion. Son quotidien morose et primitif, régi uniquement par la chasse et la nage, se teinte de couleurs lorsqu’elle pense au monde d’en haut. Fascinée et émerveillée par ce qu’il se trouve au-delà du miroir, la créature va braver les interdits pour découvrir cet univers qui l’attire tant. Elle n’aurait jamais pensé que sa vie basculerait autant en rencontrant Auguste, cet humain attiré par les flots.
Tiraillée entre terre et océan, vie terrestre et sirènesque, la fille des eaux va devoir prendre ses responsabilités et embrasser un avenir dont elle n’aurait jamais imaginé.
Parviendra-t-elle à préserver son peuple auprès de l’homme qu’elle aime ?
Vous connaissiez l’histoire de ‘
La Petite Sirène‘ , mais avez-vous envisagé une autre issue ? »


2copmia Mon avis :

Mon amour pour les contes n’étant plus un secret pour personne, vous comprendrez mon envie de découvrir ce titre, issu d’une série parue chez Livresque Éditions qui reprend les contes : Les Contes des Royaumes enchantés ! J’ai déjà chroniqué La Tour de l’Oubli qui fait partie des contes revisités en retravaillant le conte de Raiponce.
Le roman Au-delà du Miroir s’intéresse quant à lui à la réinvention de La Petite sirène d’Andersen.
Le conte original narre l’histoire d’une jeune sirène qui, tombée amoureuse d’un humain, rêve de le rejoindre sur terre et sera prête à marchander avec la sorcière des mers pour cela…

Dans Au-delà du Miroir, l’univers des sirènes est original et complètement différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Elles ne sont pas des créatures de rêve et pacifiques. L’auteur les imagine ici comme en apparence douce, mais les dote aussi d’un instinct sauvage. Elles chassent… Et mordent à pleine dents les petites proies encore vivantes qu’elles dénichent ! Toutefois le roman est très loin d’être effrayant ou horrifique pour autant ! Cette particularité des sirènes n’est pas exactement mis au centre du roman (et c’est presque dommage…).

On suit principalement le point de vue de Sierra, la plus jeune sirène de son banc, et aussi la plus douce et innocente. Elle nourrit une passion extraordinaire pour le monde « au-delà du miroir », là haut de l’autre côté de la surface… ce qui nous fait penser à une célèbre sirène aux cheveux rouges créée par les studios Disney. On y trouve quelques clins d’œil : la citation qui ouvre le roman, le détail de la fourchette perdue par exemple…

Son aventure pour s’approcher des hommes et découvrir la vie terrestre n’est pas étalée en longueur : l’auteur se concentre sur son acclimatation. Elle doit s’habituer à vivre sur deux jambes, la douleur qu’elles lui procurent ; le fonctionnement d’une ville humaine… Son histoire d’amour aussi.
Cette romance est une idylle très douce, à l’image du caractère de Sierra. Je n’en ai pas été particulièrement friande – n’aimant que moyennement les relations toutes rose bonbon.
Quelques petits détails bien glissés m’ont tout même bien plu comme le conflit entre sirènes et humains, avec d’un côté le monde marin qui accuse celui terrestre de détruire son environnement, de l’autre le monde humain qui se méfie des créatures aquatiques…

En amoureuse de contes, je trouve les liens avec l’histoire d’Andersen relativement lointains, malheureusement. Plusieurs éléments clefs m’ont manqués… Néanmoins, le roman suit sa propre voie et offre une fin assez surprenante – ou du moins, je ne m’attendais pas à une telle issue. Je suis contente de voir un tout petit bout de ce qu’Andersen avait imaginé pour sa petite sirène !

En résumé, cette réécriture de La Petite Sirène est assez libre. Elle ne reprend pas tous les éléments du conte, s’approche par plusieurs points du long métrage imaginé par les studios Disney, tout en ayant clairement une ligne directrice propre. La romance de la jeune Sierra prend une large part de l’intrigue mais des enjeux secondaires tels que le différend entre monde terrestre et monde humain sont intéressants.

N’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez ou si vous l’avez lu clin-doeil-coeur

Retrouvez aussi ma chronique sur un autre tome de la série des Royaumes enchantés paru chez feues Livresque Editions : La Tour de l’Oubli, réécriture du conte de Raiponce 💛

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