Chroniques littéraires

Damned by the wolf, Kloé Bennett

Auteure : Kloé BENNETT
Genre : Fantasy / Erotique
Nombre de pages approximatif : 130
Autoédition
(Février 2023)
Disponible sur Amazon

« Dérober son butin en risquant sa vie ? Un jeu d’enfant pour Mary.
Libérer un démon à moitié loup tout droit sorti d’une cage verrouillée depuis trop longtemps ? Moins facile.
Devoir se terrer en sa compagnie alors qu’il semble déterminé à la faire sienne ? Là, c’est carrément la catastrophe…

Sur l’île de Miléa, Mary est considérée comme l’une des voleuses les plus douées de son territoire. Surnommée Velours dans son milieu, elle doit son succès à l’Éducatrice, celle qui l’a élevée et apprit tout ce qu’elle sait.

À l’image de sa réputation, elle ne résiste jamais à un défi. Alors quand on lui lance celui de dérober le sceau des dirigeants de Bokeran, les Fallen, elle ne frissonne même pas. Mary s’attend à un simple vol de courtoisie, mais elle est loin d’imaginer les conséquences auxquelles elle devra faire face… »


2copmia Mon avis :

Un titre qui me faisait de l’œil depuis que je l’avais vu passer plusieurs fois sur Instagram !
Je ne vous cache pas que le fait qu’il tisse quelques liens avec le conte du Petit Chaperon rouge est un argument qui l’a aidé à atterrir dans ma pile à lire 🙄
D’ailleurs, je le note de suite : ce titre n’est pas exactement une réécriture ; l’autrice précise bien qu’elle s’est très fortement inspirée du conte, mais qu’elle n’a pas eu la volonté d’écrire une revisite. Ce roman prend place dans un univers de sa composition et y greffe « seulement » des éléments clefs du Chaperon rouge.

Ceci étant dit, plusieurs autres points du résumé m’intriguaient : ce démon à moitié loup et l’évocation de conséquences à ce larcin notamment !
Je ressors toutefois de cette lecture avec un sourire mi-figue mi-raisin : j’ai globalement aimé ce que l’autrice proposait mais j’avouerais ne pas avoir été totalement séduite…

Comme je le disais juste avant, j’ai beaucoup été intriguée par la récupération volontairement éparse d’éléments du conte du Chaperon. La voleuse possède une capuche magique, il est question d’un(démon) loup et de loups-garous, il y a une forêt et une chaumière et même la présence d’une « grand-mère ». Le tout étant incorporé au sein d’une univers fantasy (fantastique ?) où les créatures ne sont pas toutes humaines – quoiqu’on parle de la Terre comme d’une terre presque mythique. Il y a de la magie aussi, mais elle est très succinctement convoquée au travers de quelques sortilèges et de tatouages… J’aurais aimé en savoir plus sur ces derniers mais ce petit roman ne s’y attardait finalement que très peu – j’imagine que d’autres œuvres de l’autrice prenant place dans le même univers auront sans doute plus de réponses et de développement à ce sujet…
Je salue donc les clins d’oeil au Chaperon, quoique je sois légèrement frustrée de ne pas en avoir appris plus sur le monde dans lequel ils avaient été greffés.

De ce petit roman (130/140 pages, rappelons-le), je discerne deux éléments particulièrement saillants : les personnages… et la sexualité.
Ah, je suis majeure et vaccinée, je pensais pouvoir passer outre (je ne suis pas fan du paramètre « spicy », mais why not, si l’histoire le présente bien ?). Eh bien… non. Et c’est là la partie « grimace » de mon sourire.

J’ai apprécié découvrir les personnages, c’est un fait.
Le roman repose surtout et avant tout sur le duo présenté sur la quatrième de couverture, on le comprend assez vite.
Nous faisons en premier lieu la rencontre de l’éclatante Mary. Elle est bravache, fière et joueuse. Son talent pour les larcins fait d’elle une femme renommée dans le milieu, ce dont elle joue beaucoup. Aucun défi n’est trop grand pour elle, quoique. Lorsqu’elle doit pénétrer dans la demeure d’une famille spécialement misogyne, l’appât du gain se double d’une prise de risque non négligeable.
On se rend compte aussi rapidement qu’elle est loin d’être une oie blanche…
Lorsqu’elle effectue une seconde mission et se retrouve avec un jeune homme complètement ignare mais hautement dangereux, le huis-clos qui se met en place prend vite des tournures… très adultes disons.
Le second personnage mis en avant est « Loup », une bête démoniaque selon les uns, un charmant mâle pour une autre. Pourtant, quelques passages nous montre de la souffrance, de la colère – et en parallèle : beaucoup, beaucoup d’innocence. J’ai aimé que le monstre effrayant et mystérieux une fois sorti de la cage dans laquelle il a toujours vécu dévoile un côté empreint d’une grande naïveté. Sa curiosité le rendait presque enfantin, timide. Doux, même. Il paraissait adorable alors même qu’il rappelle régulièrement qu’il est aussi un démon, ce qui est assez fort !
Puisqu’il ne connaît rien d’autre que la captivité, cette libération le rend curieux de tout. Qui est Mary, sa compagne d’infortune ? Où sont-ils, pourquoi ? Mais aussi des questions plus… anatomiques car ce pauvre hère qui n’a jamais vu que des gardiens. Sa soif de découverte de son environnement devient alors aussi le désir de voir de plus près la jeune femme.
En toute honnêteté, les moments de sexualité très crue ne m’ont guère plu. S’ils allaient dans le sens d’une rapprochement (charnel puis sentimental), ils me semblaient comme des cheveux sur la soupe. Certes, pour certaines raisons, Loup est intrigué par la découverte du corps de Mary. Certes, cette dimension charnelle ouvrait une brèche en la jeune femme qui ne parvient pas tout à fait à accepter toutes ses rondeurs mais… …
Alors, cela tiendra peut-être du goût personnel, mais que le plaisir des amants soit plus décrit que l’affrontement final… ergh ? La fin du roman est littéralement express ! Et l’excipit ne m’a pas apporté de réelle satisfaction.

Du reste, quelques-unes des autres figures sont disparues de l’intrigue (présents dans les moments au passé, mais importants) notamment un jeune homme assez touchant ; plusieurs autres sont, comme des étoiles filantes : on les rencontre, on assiste à quelques échanges puis ils disparaissent pour ne refaire qu’un passage furtif vers la fin du roman – petit bémol à mon sens.

En bref, les quelques 130/140 pages ne permettaient pas de nous laisser beaucoup plonger dans l’intrigue. En dehors des épisodes de rapprochement de personnages (ou plus si affinités *tousse tousse*), les événements comme la mission de Mary et le dénouement sont particulièrement rapides, pour ne pas dire survolés. Tout comme les autres personnages sont relativement effacés. Ce qui est assez dommage…

N’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez ou si vous l’avez lu clin-doeil-coeur

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