Auteur : Florian FROUX
Genre : Fantasy épique
Nombre de pages approximatif : 430
Autoédition (Janvier 2023)
Disponible sur Amazon
« Quand Asai est choisi pour succéder au souverain, la voie vers le reste de l’Arcemère n’est qu’une légende que les hautes castes cherchent à effacer. La responsabilité de l’ouvrir lui reviendra, mais il n’est encore qu’un enfant à qui les intrigues échappent.
Sa vie vole en éclats lors du mariage de sa soeur jumelle Masaya. Le déshonneur est jeté sur sa famille. Paria, bouc émissaire, Asai s’engage dans une course-poursuite vers le pouvoir qu’on cherche à dérober aux enfants du Dieu-dragon.
Après tout, le feu et la destruction règnent dans leur sillage. »
Mon avis :
Un immense merci à l’auteur, Florian Froux, pour sa confiance et ce service presse !
La quatrième de couverture présente des éléments divers qui, ensemble, ont attisé ma curiosité : un enfant que l’on prédestine au pouvoir, une « voie vers le reste de l’Arcemère » mystérieuse et semble-t-il chimérique, des contretemps qui enclenchent une forme de déchéance pour le personnage… J’ajoute à cela que l’auteur m’avait touché quelques mots sur ses inspirations personnelles – notamment celles puisées dans ses propres voyages, et je suis à deux doigts d’être conquise !
La première chose que je dois dire est que, effectivement, cette promesse d’ailleurs est tenue. On sent une coloration nippone/asiatique dans l’univers, la culture (avec l’importance de l’honneur notamment), les vêtements – les légendes aussi.
Ce roman s’ouvre sur une histoire au début paisible, heureuse et insouciante, que la présentation de deux enfants vivant avec leurs parents renforce. Il est question de changements à venir dans leur quotidien, d’une impatience mêlée d’appréhension quant à l’inconnu et à l’avenir. Mais un honneur fait à leur famille d’Asai et Masaya ne signifie pas « chance » car les jumeaux se trouvent propulsés dans une série d’épreuves inattendues.
Dès lors, l’intrigue va progressivement dépouiller les deux jeunes personnages de leur enfance. Par une promesse de mariage pour elle, par la politique pour lui ; désenchantement pour elle car elle n’aime pas son fiancé et les chaînes de l’hymen, désillusion pour lui car on lui met le nez dans la réalité de son pays.
Le contraste qui se crée avec les premières pages du livre est effrayant tant on voit leurs vies aller de mal en pis. Les enfants vont successivement faire la connaissance de la douleur, de la mort, de la trahison, de la perte, des dilemmes, de la colère, de la solitude, entre autres… Et de la mésentente, comble suprême pour des jumeaux. Ils vont par moments être livrés à eux-mêmes dans certaines situations et être forcés de grandir ; ils auront à prendre des décisions – et les assumer quoi qu’il en coûte. Et alors que, je le redis, ce sont des enfants !
De nombreuses surprises jalonnent le récit – plus ou moins heureuses – pour les personnages, rarement anticipées de mon côté. L’action, combat ou drame, rythme merveilleusement le récit. J’ai été sensible aux destins de ces jeunes héros. L’auteur les travaille avec tant de soin en plus de les balloter dans tous les sens… L’évolution, à coups de doutes et d’espoirs, était cohérente pour leur âge.
Leur parcours, initiatique et plus encore, permet également de parcourir le microcosme complexe qu’est l’île où ils vivent. Le rêve d’Asai d’en franchir les limites et de découvrir ce qu’il y a au-delà tout en devant harmoniser le chaos interne crée un tiraillement riche d’une multitude de difficultés – et offre parfois l’embarras des chemins de traverse auxquels s’entremêle des implications merveilleuses. Aussi, la toute fin du roman m’intrigue sur ce qu’elle peut promettre… à suivre donc ? 😉
En résumé, il s’agit d’une excellente lecture : l’auteur nous propose un univers fantastique et par moments impitoyable, coloré de plusieurs inspirations orientales ; la plume, magnifique soit dit en passant, oscille entre poésie et cruauté et les personnages, très jeunes et résolument mis à mal, évoluent d’une façon réaliste et touchante.
N’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez ou si vous l’avez lu 
Plume d'Ayorin 